C'est toujours "trop" ou "pas assez".
- Je n'ai pas assez de temps.
- Je ne suis pas assez beau/belle.
- J'ai trop d'ennuis.
- Je suis trop pauvre.
Ce ne sont que quatre exemples du "trop" ou "trop peu". J'aurais pu en citer des tas d'autres et c'est pourtant presque toute la vie qui est ainsi résumée.
On se satisfait difficilement de soi-même et des autres. Le temps qui passe ne change rien, les problèmes se déplacent parfois mais la problématique reste toujours la même : nous désapprenons à profiter des petits bonheurs à court terme ou dans d'autres cas, nous ne cherchons même plus à comprendre la complexité des personnes qui nous entourent.
L'esprit du jugement rapide dicte notre vie comme les mouvements de la lune dictent les marées.
Toutes les informations extérieures qui nous parviennent, personnes rencontrées ou événements du quotidien par exemple, se doivent d'être jugées le plus rapidement possible afin de savoir dans quelle mesure elles nous sont utiles et profitables.
Tout est ainsi catégorisé en "trop" ou "trop peu".
Faisons-nous encore l'effort d'accepter l'imperfection de la vie, des autres et de nous-mêmes, ou bien courrons-nous aveuglément vers la recherche du sacro-saint "bonheur", faisant voler en éclats tous les élements qui font notre vie, sans même réfléchir aux conséquences ?
Je constate que l'effort à fournir pour apprécier une personne est visiblement énorme. La quantité de d'énergie et de temps, ce temps si précieux dont nous trouvons toujours qu'il nous manque, semble bien trop importante pour l'on puisse raisonnablement y arriver. L'autre question à se poser est "Pouvons-nous encore le faire ?". Le train infernal de la vie actuelle apparaît comme une barrière insurmontable à ce problème. La société individualiste impose un cadre qui tend à éloigner un peu plus les gens les uns des autres.
Celui qui est seul n'est pas celui qui n'a pas d'amis mais celui qui a désappris à s'aimer lui-même, comme entité complexe et changeante.
Mais silence, je parle déjà... trop
